1. Dans un premier temps, pourriez-vous me présenter les dernières nouveautés de votre gamme de compresseurs ? Quelles en sont les principales innovations ?

Nous introduisons sur le premier semestre une toute nouvelle gamme de compresseurs à vis à vitesse variable avec moteurs à aimant permanent (PM Permanent magnet). La particularité de cette gamme est que le moteur électrique est refroidi par l’huile du bloc vis. Le bloc vis et le moteur électrique sont dans l’huile.  C’est un système coaxial très silencieux, une technologie utilisée à ce jour que par de très rares constructeurs. Nous venons sur le tard avec les petites puissances à vitesse variable mais avec une technologie de rupture, fidèle à l’ADN de notre marque.

2. Avec le développement de l’outillage électroportatif, les besoins en air comprimé sont-ils moins importants aujourd’hui dans les ateliers ?

Il est vrai que le niveau du matériel électro portatif s’est considérablement amélioré ces dernières années notamment avec l’apport des batteries ion. Cependant, mis à part dans les métiers ou les outils sont partagés entre la production et la pose (l’agencement par exemple), le pneumatique tient encore la corde en termes d’utilisation. Le rapport poids puissance reste inégalé. Tout industriel se reconnaitra dans mes propos, aussi le ratio pannes/changements de batteries en comparaison du pneumatique ne soutient pas la comparaison. Certes des marques prémium se targueront d’avoir des outils très performants, mais à quels prix ? un compagnon qui meulera ou poncera toute la journée ne prendra jamais de l’électrique. Un simple essai suffit pour comprendre. On ne parle même pas des outils de chaines, ils restent à 100% pneumatiques.

3. Quelle est la taille moyenne des cuves de compresseurs privilégiée par vos clients garagistes ? 

La capacité d’une cuve ne sert pas à grand-chose. Ce qui importe est le débit du compresseur. Un client qui va utiliser 1000 l d’air à la minute, ce qui est peu si on prend le contexte d’une carrosserie, se retrouvera avec une cuve de 500 l, ce qui est la norme, avec tout au plus 30 secondes d’autonomie !!! soit un demi m3 puisqu’une 500 litres à 10 bar, certes peu stocker 5 m3 d’air, mais comme la plage d’utilisation du compresseur va se faire entre 7,5 et 8,5 bar, on travaille donc que sur 1/10^ème des 500 l x 10, soit 500 l… donc, une cuve est avant tout un élément de régulation pour le compresseur, « anti coup de bélier » avant traitement dans le sécheur pour imager les choses et éventuellement permettra de récupérer déjà pas mal de condensats solides déposés lors de la compression : l’eau sous forme solide !

4. Avec la montée des prix de l’énergie, avez-vous le sentiment que les réparateurs sont plus soucieux des performances énergétiques de leur compresseur ?

Oui il est sûr que nos clients sont plus sensibles, mais avant de parler de compresseurs, il faut s’attarder sur les réseaux d’air qui sont trop souvent des nids à fuites, bien souvent, la perte sèche viendra de ces fuites. Il faut tout d’abord soit se doter d’un réseau d’air neuf soit colmater les fuites, ensuite, vient le temps du dimensionnement du compresseur. J’ai toujours dit lors de ma carrière professionnelle que mon premier client lorsque la question m’est posée, c’est la fuite !

5. Quels critères doivent-être privilégiés par les réparateurs pour l’achat d’un compresseur ?

Un parfait dimensionnement, se référer à ma réflexion quant au réseau d’air. J’ai tendance à dire qu’il y a maintenant peu de mauvais compresseurs, mais beaucoup de mauvaises préconisations. Les clients veulent souvent trop gros. Les vendeurs aussi ! Ne pas oublier non plus le traitement d’air car nous avons abordé les outils pneumatiques. Si vous voulez les préserver, il faut retirer de l’air l’eau qui corrode tout sans parler de la peinture où dans ce cas le couple sécheur + filtrations est complètement indispensable. Bien sûr, se renseigner à l’heure du clic facile, de l’existence ou non d’un SAV en cas de problème et de sa proximité.

J’ajouterai en annexe l’idée qu’un compresseur peut aussi rejeter sa chaleur pour chauffer tout ou partie de l’atelier. Y penser. A l’heure du kw hors de prix, cela compte.

6. Pour veiller au bon entretien de son compresseur, quels sont les éléments à contrôler régulièrement ?

Dans le cadre de compresseurs lubrifiés, le niveau d’huile ! ne pas oublier le local. On voit des choses encore incroyables en 2023, certains architectes qui conçoivent des bâtiments industriels de production ou de réparations, sans local compresseur !!! le jour de l’acquisition de la centrale d’air, on se retrouve dans des réunions ubuesques où nous n’avons pas de place pour alimenter l’usine, le local a tout simplement été oublié. Parfois aussi, on se retrouve dans des pièces exigües ou dans le local poubelles, sans aération ni ventilations. C’est du vécu. Un compresseur a besoin de respirer, comme un être humain. Il aspire pour produire de l’air.

Pour répondre plus précisément à la question, souscrire un contrat d’entretien annuel reste la sécurité absolue. Il existe des contrats full service.